histoire

Je me suis souvent sentie oppressée par mon père. Son envie de m'inculquer ses propres valeurs alors que je pensais différemment me rebellait d'autant plus, surtout lorsque l'adolescence arriva. Je comprends que la vie ne soit pas facile pour lui, surtout depuis la mort de ma mère, surtout par le fait qu'il dû m'élever seul, mais aussi car son poste aux autorités lui faisait l'obliger à me surprotéger. Je crois que mes idéaux tiennent beaucoup plus de ma mère ; je ne l'ai jamais connue, mais mon père m'en parlait souvent, tard le soir, pour me plonger dans les bras de Morphée. Je crois que ça lui faisait aussi du bien se confier à propos de sa défunte femme, même si c'était à sa fille. Pourtant, ça ne m'empêchait pas d'en faire qu'à ma tête, ce qui me faisait contraire à mon géniteur.

J'ai toujours été une élève très brillante, là n'a jamais été un soucis pour ma situation familiale. J'étais même l'une des meilleures de mon lycée, je suppose. Mes études passaient avant tout, bien que cela ne m'empêchait guère d'avoir une vie sociale, au contraire ; mes camarades m'appréciaient grandement, pour la plupart du moins. Cette époque fut celle où je me heurtais à plusieurs filles avec lesquelles je finis par construire un groupe que l'on appela The Mary Janes, dans lequel j'avais pour rôle de jouer de la batterie. Je me rapprochais également de mon voisin Peter Parker, avec qui je partageais mon amour pour la musique et d'un autre étudiant, Harry Osborn. C'était ma vie, bien avant qu'elle ne change du tout au tout. Bien avant que je ne devienne quelqu'un de plus spécial, de plus reconnu, de plus important, de plus... héroïque.

Ce fut lorsque je me fis mordre par une araignée radioactive que tout débuta. Spider-Woman fut ainsi créée comme ma double identité, mon double-moi, celui qui protégeait les innocents. Mais je devais bien avouer qu'au départ, ce fut surtout pour attirer les éloges. Je rencontrais La Guêpe, celle de mon époque, héroïne en retraite mais qui me confectionna malgré tout mon costume ainsi que deux dispositifs à placer sur mes avants-bras capables de projeter des toiles semblables à celles des araignées. Et enfin, je n'ouvris les yeux sur mon rôle que lorsque mon père me confessa que Spider-Woman pourrait, si elle le voulait, être d'une très grande aide sur la sécurité d'autrui. Ainsi, suite à cette révélation, je commençais à prendre ma situation plus au sérieux mais surtout plus à cœur.

Ce qui fit changer ma situation, ce fut lorsque mon père prit en charge l'affaire Spider-Woman, et qu'un dénommé Matt Murdock, bras droit du Caïd que j'essayais en vain de stopper, décida d'envoyer un mercenaire assassiner mon père en ayant pour but de m'atteindre. Et ce fut un franc succès puisque j'intervins pour empêcher le meurtrier de tenter quoique ce soit, mais fut prise dans le viseur de mon propre père. Afin d'éviter de me faire arrêter ou pire, d'éviter de me faire tuer, j'ai dû retirer pour masque afin de lui dévoiler qui j'étais réellement, ce qui fut, je ne vous le cache pas, une surprise pour lui. En même temps, à qui cela ne surprendrait pas ? De découvrir que sa fille se trouve être en réalité l'assassin que l'on se tue à poursuivre ?

Après une grande hésitation, il me laissa partir. Et l'affaire fut petit à petit abandonnée ; et je continuais à combattre le crime afin de prouver aux habitants, aux innocents et surtout au monde que je ne suis en rien une ennemie mais plutôt une alliée hors-pair. Mais ceci s'arrêta lorsque je fus transportée dans une autre dimension. Oui, carrément. Commençant à travailler avec le gouvernement qui avaient créé la Spider-Army, je dus être envoyée dans un autre monde ; malheureusement un incident survint et, la destination erronée, j’atterris dans un univers complètement tout autre, sans aucun moyen de pouvoir rentrer chez moi.

Voilà deux ans que j'erre ici. Que suis-je devenue ? On ne m'a toujours pas récupérée. Je n'étais qu'une adolescente, livrée à elle-même dans un nouveau monde entièrement différent. J'ai alors dû m'adapter. Ce fut compliqué. Très difficile, même. Ça me paraissait impossible j'avais l'impression que j'allais mourir de froid du jour au lendemain, créchant dans la rue jusqu'à ce que les autorités ne me trouvent. Finalement, j'ai été envoyée à l'orphelinat mais une chaleureuse famille d'accueil accepta de me prendre sous leur aile malgré mon âge qui semblait bien trop avancé pour certains. Je n'étais pas désagréable, loin de là, et au moins j'avais un toit sous lequel dormir et de quoi suffisamment manger pour survivre. J'entrais ensuite au lycée, et devint l'une de ces filles que l'on disait populaires. En fin de compte, j'avais fini par m'intégrer. Mais à quel prix ?

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